RÉSONANCE : NOM FÉMININ (LATIN RESONANTIA, ÉCHO)
- MANIÈRE DONT UNE SALLE, UN CORPS, RESTITUENT LE SON, EN RÉSONNANT ÉVENTUELLEMENT À DES FRÉQUENCES PROPRES.
- CE QUI PROVOQUE UNE RÉPONSE CHEZ QUELQU’UN, CE QUI L’ÉMEUT.
Venir ou revenir au Théâtre du Peuple, c’est partager un espace de rencontre et procéder à plusieurs déplacements. Celui, bien sûr, physique, qui consiste à mouvoir son corps autour et dedans, jusqu’à poser son séant (plus ou moins confortablement) sur les bancs de bois de la salle. C’est aussi celui de l’esprit et du cœur : pratiquer le rituel qui nous mène de l’extérieur à l’intérieur, se préparer à faire des découvertes et des rencontres, décider qu’aujourd’hui nous allons nous bouger et bouger quelque chose en nous. Là encore nous agissons. Parfois aussi, nous nous faisons déplacer et c’est tout notre être au grand complet qui se meut. C’est alors un mouvement profond et total, celui de l’âme, dans la reliance et la résonance avec une œuvre, par l’émotion, en communion avec celleux autour de nous, dans la contemplation que seul le spectacle des choses vivantes permet.
La résonance est une manière de faire relation. Le poète Édouard Glissant parle de « se changer en échangeant sans se perdre ni se dénaturer ». Le philosophe Hartmut Rosa évoque une qualité d’expérience au monde, par la vibration et l’altérité. Il s’agit de porosité et non de domination ou de contrôle.
Se proposer d’entrer en résonance...
Ce sont ces instants que nous soignons et préparons depuis cet automne, avec l’équipe aujourd’hui au complet, accompagné·es par l’association du Théâtre du Peuple et par nos partenaires, accueilli·es comme nous l’avons été par les Bussenets et Bussenettes, et par celleux de plus loin qui avec bienveillance, curiosité et enthousiasme, nous ont ouvert les bras. Que ces personnes en soient ici chaleureusement remerciées.
Au sein de la Ruche, la préparation de cette saison d’été nous active et l’idée d’accueillir nous enchante.
Cette nouvelle saison verra se déployer un Conte d’hiver c’est-à-dire une histoire difficile à croire. Shakespeare passé par la langue de Bernard-Marie Koltès réunira à partir du 20 juillet amateurices et professionnel·les dans une tragi-comédie à dormir debout.
Un retour aussi, celui de Pierre Guillois, Olivier Martin-Salvan et leurs compères, heureux à l’idée d’arpenter à nouveau la fameuse scène dans un voyage aussi burlesque qu’absurde, sur la glace et sous l’eau : Les Gros patinent bien à partir du 7 août.
Juste avant la petite dormance de l’automne, nous nous réunirons pour un récital unique mené par le pianiste Jean-Claude Pennetier. Aux dernières heures du premier jour de septembre, nous nous laisserons envelopper par la musique, nous laisserons résonner les notes jusqu’à la couronne de ce cher Fagus, le grand hêtre qui trône derrière la scène.
Enfin, les premières Journées du Matrimoine, célébrant l’héritage issu des femmes créatrices, auront lieu les 14 et 15 septembre 2024, et clôtureront cette première aventure estivale.
Tout cela, nous pourrons le vivre dans la grande salle et autour, mais aussi grâce au foyer Pierre Chan refait à neuf que nous inaugurerons aux premiers jours de l’été. Ce jeune petit lieu du village sera ouvert à l’année et ne demandera qu’à s’épanouir avec ses hôtes. Nous rêvons d’un lieu d’échange et de rencontre, où se retrouver, partager, entre Impromptus poétiques et petits bœufs musicaux, où inventer mille variations pour mêler les voix et en explorer de nouvelles.
La résonance c’est un chant de mésange qui nous va droit au cœur,
Un petit moment où l’on s’attarde à contempler une brume qui s’accroche au flanc de la montagne,
C’est lever la tête en pleine forêt pour regarder les cimes et leurs timidités,
C’est être ensemble en petit peuple dans le silence et dans le lieu,
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C’est ouvrir nos portes intérieures pour laisser entrer la poésie et le vivant,
C’est sentir qu’on est ici à sa place.
Bien venue !
Julie Delille, mars 2024